Publié le 12 mars 2024

La grandeur de Pelé ne se mesure pas à ses 1283 buts, mais à sa capacité à avoir été, à son époque, un footballeur du futur.

  • Il a révolutionné le jeu par sa technique, sa puissance et son intelligence sur des terrains et avec des équipements qui n’avaient rien à voir avec ceux d’aujourd’hui.
  • Devenu « trésor national » brésilien, il fut la première icône véritablement mondiale du sport, utilisant son image pour populariser le football jusqu’aux États-Unis.

Recommandation : Pour comprendre son mythe, il faut analyser le contexte historique et culturel de ses exploits, bien plus que ses seules statistiques.

Pour un jeune passionné de football aujourd’hui, le nom de Pelé évoque des images en noir et blanc, des statistiques vertigineuses souvent débattues et la silhouette lointaine d’une légende d’un autre temps. Comment saisir l’ampleur du mythe quand on a grandi avec la perfection technique de Lionel Messi et la puissance athlétique de Cristiano Ronaldo, le tout en ultra haute définition ? On entend parler des trois Coupes du Monde, du chiffre mythique des 1000 buts, mais ces faits bruts peinent parfois à transmettre l’émotion et l’impact sismique que ce joueur a eus sur son sport et sur le monde.

La tentation est grande de tomber dans le piège des comparaisons stériles entre époques. Mais si la véritable question n’était pas de savoir s’il était *statistiquement* le meilleur, mais de comprendre *pourquoi* et *comment* il est devenu « le Roi » ? L’héritage de Pelé ne se trouve pas uniquement dans les archives de la FIFA, mais dans la mémoire collective d’un sport qu’il a transformé. Il n’était pas seulement un buteur phénoménal ; il était, pour le football des années 60 et 70, une anomalie, une vision du futur. L’homme qui a été, à lui seul, un aperçu de ce que le football allait devenir : global, athlétique, technique et médiatique.

Cet article n’est pas une tentative de plus de le classer dans un panthéon. C’est un voyage dans le temps pour redonner du contexte à la légende. Nous allons analyser non seulement ses exploits, mais aussi l’environnement dans lequel il les a réalisés, pour comprendre pourquoi, bien des années après sa retraite, son trône reste aussi solidement ancré dans l’histoire du football.

1958 : l’avènement du Roi Pelé, l’adolescent qui a fait pleurer la Suède et danser le Brésil

L’histoire de Pelé est indissociable de la Coupe du Monde 1958 en Suède. Alors que le Brésil pleure encore le traumatisme du « Maracanazo » de 1950, un adolescent de 17 ans, presque inconnu en dehors de ses frontières, débarque en Europe. Blessé en début de tournoi, il n’entre en scène qu’au troisième match. La suite appartient à la légende. En quart de finale contre le Pays de Galles, il inscrit l’unique but de la rencontre, devenant par la même occasion, selon les archives, à 17 ans et 239 jours le plus jeune buteur de l’histoire de la Coupe du Monde. Un record qui tient toujours.

Mais c’est en demi-finale face à la France de Just Fontaine et Raymond Kopa que son génie éclate aux yeux du monde. Alors que le match est tendu, le jeune prodige s’offre un triplé en seconde période, éteignant les espoirs des Bleus. La Fédération Française de Football elle-même le relate dans ses archives. Comme le souligne un rapport de l’époque sur cette rencontre historique, l’équipe de France a bien résisté avant de céder face à un talent hors norme :

En demi-finale contre le Brésil de Zagallo, Didi, Vava, Garrincha et Pelé, les Français résistent pendant près de 40 minutes, égalisent par Fontaine mais s’inclinent logiquement en seconde période sur un triplé de Pelé.

– Fédération Française de Football, Archives FFF – 1958, l’année des records

En finale, il récidive avec un doublé contre la Suède, pays hôte, dont un but d’anthologie où il enchaîne contrôle de la poitrine, coup du sombrero sur un défenseur et volée. Le Brésil remporte sa première étoile, et le monde découvre un Roi. Ce n’est pas juste un titre ; c’est la naissance d’une icône mondiale et la guérison d’une nation. Pelé n’a pas seulement gagné une coupe, il a offert au Brésil une nouvelle identité, joyeuse et conquérante.

Les 1283 buts de Pelé : mythe ou réalité ?

Aucune discussion sur Pelé n’est complète sans l’évocation du chiffre mythique : 1283 buts. Pour un jeune fan habitué aux décomptes officiels et ultra-précis de l’ère moderne, ce total semble astronomique et sujet à caution. Et il l’est, en partie. Il est essentiel de contextualiser ce chiffre. Ce total, revendiqué par Pelé lui-même, inclut non seulement les matchs officiels avec Santos et le New York Cosmos, mais aussi une myriade de matchs amicaux, de tournées internationales et même des rencontres disputées avec la sélection de l’armée. Selon plusieurs décomptes, la FIFA elle-même s’approcherait d’un total de 1281 buts, validant ainsi largement l’ordre de grandeur.

Loin d’être une tentative de « gonfler » ses statistiques, ce décompte reflète une réalité du football de son époque. Les tournées mondiales de Santos étaient des événements majeurs, où le club brésilien se mesurait aux plus grandes équipes européennes. Ces matchs « amicaux » n’avaient souvent d’amical que le nom et constituaient la seule occasion pour Pelé de se frotter au football du Vieux Continent. Ramené aux seules compétitions officielles, son total reste phénoménal, avec 767 buts, un chiffre qui le place toujours parmi les plus grands buteurs de tous les temps.

Célébration symbolique du millième but avec un ballon doré sur un piédestal

Pour mettre en perspective sa performance avec la Seleção, une comparaison avec les légendes françaises est éclairante. Si le ratio de Just Fontaine reste une anomalie historique, celui de Pelé surpasse très largement celui des buteurs modernes comme Kylian Mbappé ou Olivier Giroud.

Comparaison avec les buteurs français légendaires
Joueur Buts en sélection Matchs Ratio
Pelé (Brésil) 77 92 0.84
Just Fontaine 30 21 1.43
Kylian Mbappé 48 86 0.56
Olivier Giroud 57 137 0.42

Au final, le débat sur le chiffre exact est secondaire. Ce qui compte, c’est l’impact et la régularité d’un joueur qui a dominé son sport pendant près de deux décennies, une longévité au sommet qui force le respect. Le chiffre de 1283 buts est moins une statistique qu’un symbole de sa suprématie.

Pourquoi Pelé n’a-t-il jamais joué en Europe ?

C’est l’une des questions qui alimentent le plus les débats : pourquoi le plus grand joueur de son temps n’a-t-il jamais rejoint le Real Madrid, la Juventus ou Manchester United, qui lui ont tous fait des offres mirobolantes ? La réponse n’est pas sportive, mais politique. En 1961, face à la pression des clubs européens, le président brésilien Jânio Quadros a pris une décision radicale : Pelé fut déclaré « trésor national non exportable » par une loi. Ce statut unique dans l’histoire du football a effectivement empêché tout transfert en dehors du Brésil.

Étude de cas : Le « trésor national », un instrument de soft power

Le statut de Pelé allait bien au-delà du sport. Pour le gouvernement brésilien, et notamment pour la dictature militaire qui s’est installée en 1964, il était un formidable outil de cohésion nationale et de rayonnement international (soft power). Garder Pelé au pays permettait de projeter l’image d’un Brésil puissant et victorieux, tout en offrant au peuple une idole unificatrice. Les plus grands clubs européens se sont heurtés à un mur non pas financier, mais étatique. Pelé était devenu un symbole de la souveraineté brésilienne.

Ce statut, tout en le glorifiant, l’a privé des scènes européennes les plus prestigieuses en club et d’une reconnaissance individuelle comme le Ballon d’Or, alors exclusivement réservé aux joueurs évoluant en Europe (il recevra un Ballon d’Or d’honneur en 2014 pour corriger cette injustice historique). Cependant, cette situation a aussi forgé sa légende d’une autre manière, en faisant de Santos et de ses tournées mondiales l’attraction principale du football mondial.

Cette facette de sa carrière révèle aussi une part plus complexe du personnage. Comme le soulignent les réalisateurs du documentaire « Pelé » sur Netflix, son attitude durant cette période a fait l’objet de critiques. Son absence de prise de position publique contre le régime a été interprétée par certains comme une forme de complaisance.

C’est aussi un homme qui s’est tu durant la dictature militaire. Le joueur a été critiqué pour son silence, voire sa docilité envers le régime au pouvoir entre 1964 et 1985.

– David Tryhorn et Ben Nicholas, Documentaire Pelé – RTS

Cette situation illustre la pression immense qui pesait sur ses épaules, bien au-delà de celle d’un simple athlète. Il était un enjeu politique, un symbole national, une position complexe qui explique en grande partie le déroulement unique de sa carrière.

En quoi Pelé était-il si révolutionnaire pour son époque ?

Le génie de Pelé ne réside pas seulement dans ses titres ou ses buts, mais dans sa capacité à avoir été un footballeur total, bien avant que le concept ne soit popularisé. Dans les années 50 et 60, où les postes étaient très spécialisés, il était une anomalie. Il combinait la puissance et le sens du but d’un numéro 9 avec la vision du jeu, la technique et la créativité d’un numéro 10. Son bilan avec Santos, où il a inscrit 643 buts en 659 matchs officiels, témoigne d’une efficacité glaçante, mais ne dit pas tout de sa palette technique.

Pelé était le prototype du joueur moderne. D’une condition physique exceptionnelle pour l’époque, il était rapide, doté d’une détente verticale phénoménale (« Il ne saute pas, il grimpe dans les airs », disait-on) et surtout, il était parfaitement ambidextre. Il pouvait frapper, dribbler et passer des deux pieds avec la même aisance, une qualité encore rare aujourd’hui. Il excellait dans le jeu de tête et possédait une frappe de balle surpuissante. Il a apporté au football une dimension athlétique et une complétude technique que personne n’avait jamais vues.

Mais sa révolution était aussi mentale. Il était un joueur d’une intelligence suprême, capable d’inventer des gestes et des solutions en une fraction de seconde. Certains de ses mouvements les plus célèbres ne se sont même pas terminés par un but, mais ont marqué les esprits par leur audace et leur créativité pure.

Checklist de ses innovations : les gestes qui ont changé le jeu

  1. Invention de la ‘paradinha’ : populariser la feinte d’arrêt sur penalty pour tromper le gardien.
  2. Le grand pont sans ballon : laisser filer le ballon d’un côté du gardien et le contourner de l’autre (contre l’Uruguay en 1970). Un geste de pur génie conceptuel.
  3. Le lob de 50 mètres : tenter et presque réussir un lob depuis le milieu de terrain, montrant une vision et une audace inédites (contre la Tchécoslovaquie en 1970).
  4. Le joueur « total » : incarner avant l’heure la fusion des qualités d’un finisseur et d’un créateur, redéfinissant les possibilités d’un attaquant.

En réalité, Pelé ne jouait pas au football des années 60. Il jouait à un football qui n’existait pas encore. Il a défini les standards de l’excellence pour toutes les générations qui l’ont suivi.

Pelé au Cosmos de New York : quand le Roi a tenté de conquérir l’Amérique

Après avoir tout gagné et pris une première retraite, Pelé aurait pu se contenter de son statut de légende vivante au Brésil. Mais en 1975, il accepte un défi que personne n’attendait : signer pour le New York Cosmos, dans une ligue nord-américaine (la NASL) alors confidentielle. Cette décision, souvent perçue comme une simple pige dorée, fut en réalité l’un des actes les plus importants de sa carrière en termes d’héritage global. Pelé n’est pas venu en Amérique pour jouer au football, il est venu pour y importer le « soccer ».

Vue aérienne d'un stade américain des années 70 avec foule en liesse

Son arrivée a provoqué un engouement sans précédent. Les foules se sont massées dans les stades, les chaînes de télévision ont commencé à diffuser des matchs et le sport a connu une popularité fulgurante, même si elle fut éphémère à l’époque. Pelé était plus qu’un joueur, il était un produit d’appel, une superstar qui a fait venir d’autres légendes comme Franz Beckenbauer, Johan Cruyff ou George Best.

Étude de cas : L’impact de Pelé, père fondateur de la MLS

L’aventure du Cosmos et de la NASL s’est terminée par une faillite au milieu des années 80, mais les graines étaient plantées. L’expérience a démontré qu’il y avait un marché pour le football aux États-Unis. De nombreux experts considèrent que sans le passage de Pelé, qui a mis le « soccer » sur la carte médiatique américaine, l’organisation de la Coupe du Monde 1994 aux USA et la création de la Major League Soccer (MLS) qui a suivi n’auraient probablement jamais eu lieu, ou du moins pas avec le même succès.

Ce chapitre américain de sa carrière confirme son statut unique : celui de la première icône sportive véritablement mondiale. Il a utilisé son nom et sa réputation non pas pour un dernier défi sportif, mais pour une mission d’évangélisation. Il a prouvé que son influence dépassait de loin les terrains pour devenir un phénomène culturel et médiatique capable de conquérir de nouveaux territoires.

Les révolutionnaires du jeu : ces légendes qui ont plus changé le football par leur cerveau que par leurs pieds

Placer Pelé uniquement dans la catégorie des grands buteurs serait une erreur. Il appartient à une caste encore plus rare : celle des joueurs qui ont repensé leur sport. Comme Johan Cruyff l’a fait avec le concept de « football total » ou Andrea Pirlo avec la redéfinition du poste de meneur de jeu reculé, Pelé a changé le football par son intelligence. Son fameux « QI football » lui permettait d’avoir toujours un temps d’avance, d’anticiper les mouvements adverses et de voir des possibilités invisibles pour le commun des mortels.

L’exemple le plus frappant est sans doute son action contre le gardien uruguayen Ladislao Mazurkiewicz en demi-finale de la Coupe du Monde 1970. Lancé en profondeur, Pelé arrive en même temps que le gardien sur le ballon. Plutôt que de tenter un dribble classique, il laisse délibérément filer le ballon à la gauche du gardien, le contourne par la droite et récupère la balle derrière lui. Il manque le cadre de quelques centimètres, mais l’action reste gravée dans toutes les mémoires.

Étude de cas : Le grand pont sans toucher le ballon, une révolution conceptuelle

Cette feinte de corps est plus qu’un beau geste. C’est la démonstration d’une supériorité intellectuelle. Pelé comprend que le chemin le plus court pour le ballon n’est pas le même que pour lui. Il utilise le gardien comme un pivot et l’espace comme une arme. En une fraction de seconde, il a inventé une solution qui n’existait dans aucun manuel. C’est la preuve que son génie n’était pas seulement dans ses pieds, mais surtout dans sa tête.

Cet aspect de son jeu est fondamental pour comprendre pourquoi il est si respecté par les autres légendes. Il n’a pas seulement appliqué les règles du jeu à la perfection ; il les a réécrites. Son influence sociétale était tout aussi puissante, comme le résume une analyse tirée d’un documentaire Netflix qui lui est consacré : « Pelé était celui que tout un peuple attendait pour évoluer et se fédérer ». Il était un catalyseur de changement, sur le terrain comme en dehors.

L’âge d’or du Clasico : quand le monde s’arrêtait pour voir s’affronter Messi et Ronaldo

Pour la génération actuelle, le sommet du football est incarné par la rivalité planétaire entre Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Leurs duels lors des Clasicos ont défini une ère, repoussant les limites statistiques et athlétiques du sport. Chaque but, chaque record était disséqué, comparé, alimentant un débat permanent sur l’identité du « meilleur joueur du monde ». Cette époque a habitué les fans à une excellence constante et à une couverture médiatique totale, où chaque fait et geste est analysé en temps réel.

C’est dans ce contexte qu’il faut replacer les exploits de Pelé pour en mesurer la portée. Si Messi et Ronaldo ont bénéficié d’une structure de club optimale, de la science du sport et de la protection des arbitres, Pelé, lui, évoluait dans un football beaucoup plus rude, sur des terrains souvent impraticables. Ses exploits n’étaient pas le fruit d’un système, mais souvent d’un génie individuel capable de transcender des conditions de jeu difficiles.

Le pont entre ces générations se fait parfois à travers les records. En marquant un triplé en finale de la Coupe du Monde 2022, Kylian Mbappé, l’héritier désigné de cette ère moderne, est entré dans un club très fermé. Avec ce tournoi, Mbappé a égalé Pelé avec 12 buts marqués en phase finale de Coupe du Monde. Ce genre de jonction statistique permet de matérialiser la grandeur de la performance du Brésilien. Atteindre ce total en 1970 était un exploit d’une autre dimension.

Finalement, la rivalité Messi-Ronaldo, loin d’éclipser Pelé, sert de mètre étalon pour mieux apprécier la constance du Brésilien. Il a été, à lui seul, son propre rival pendant près de 20 ans, maintenant un niveau d’excellence qui a servi de modèle à toutes les superstars qui l’ont suivi. Il n’est pas leur opposé, il est leur précurseur.

À retenir

  • Pelé est le seul joueur de l’histoire à avoir remporté trois Coupes du Monde (1958, 1962, 1970), un record qui symbolise sa domination sur son époque.
  • Il était un joueur « total » avant l’heure, combinant des qualités techniques, athlétiques et une intelligence de jeu qui en faisaient un footballeur révolutionnaire.
  • Plus qu’un sportif, il fut la première icône mondiale du football, dont l’influence a dépassé les terrains pour devenir un phénomène culturel et politique.

Les icônes du ballon rond : ce qui fait une légende

Au terme de ce voyage, la question initiale trouve sa réponse. La raison pour laquelle Pelé est considéré comme le Roi n’est pas une simple addition de buts et de trophées. C’est la somme de son impact sur le jeu, sur la culture et sur l’imaginaire collectif. Une légende du football se définit par trois critères principaux : le palmarès, la révolution du jeu et l’héritage immatériel. Pelé est l’un des rares à cocher les trois cases avec une force inégalée.

Sur le plan du palmarès, le chiffre est simple et absolu : il reste à ce jour l’unique footballeur à avoir remporté trois Coupes du monde. Cet exploit le place dans une dimension à part. Sur le plan de la révolution, comme nous l’avons vu, il a été le prototype du joueur moderne, un athlète complet qui a redéfini les standards de son sport. Mais c’est peut-être sur le plan de l’héritage que sa grandeur est la plus évidente.

Pelé a été le premier sportif noir à devenir une superstar mondiale, dans une époque marquée par de fortes tensions raciales. Il a donné au Brésil, et par extension à tout le « Sud global », un visage de fierté et de triomphe. Son sourire et son talent sont devenus des symboles universels. Le musicien et ancien ministre de la Culture brésilien, Gilberto Gil, a parfaitement résumé cette dimension :

Pelé est devenu le symbole de l’émancipation brésilienne.

– Gilberto Gil

Mains de différentes générations tenant un ballon de football vintage

C’est cela, une icône. Ce n’est pas seulement ce qu’elle fait sur le terrain, mais ce qu’elle représente en dehors. C’est la capacité à incarner les espoirs d’un peuple, à transcender les générations et à laisser une empreinte qui va bien au-delà des statistiques. Messi et Ronaldo ont dominé leur époque, mais Pelé a défini ce que signifiait dominer une époque. Il a créé le moule dans lequel toutes les autres légendes ont, consciemment ou non, été coulées.

Pour vraiment saisir l’ampleur du Roi, l’étape suivante n’est pas de compter ses buts, mais de visionner ses matchs de l’époque en gardant à l’esprit le contexte que nous avons exploré. C’est là que la magie opère réellement et que l’on comprend pourquoi son héritage est éternel.

Rédigé par Élise Perrin, Grand reporter spécialisée dans le sport, Élise couvre les grandes compétitions internationales pour divers médias français depuis plus de 20 ans. Elle a interviewé les plus grandes légendes du jeu et couvert six Coupes du Monde sur le terrain.